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Compétition et coopération


Cela fait maintenant 10 ans que j'accompagne des entreprenants pour les aider à reprendre la main sur leur système nerveux, qui en déséquilibre, impacte leurs pensées et leurs émotions négativement.


Je réalise qu'il faut du temps. Un temps d'in-corp-or-ation. Et la compétition ne nous laisse pas ce temps. Il convient aux plus forts, mais combien sont sacrifiés en chemin ?


Pourquoi nous ne misons pas plutôt sur le partage, la coopération, l'envie de gagner ensemble ?


C'est ce que j'ai exprimé dès l'introduction de mon livre :


"Ce livre est le résultat d’un cheminement, que j’ai eu assez tôt, alors que je pratiquais le tennis. Tout en accédant à un certain niveau, puisque classé aux portes des deux cents premiers Français, une question me taraudait toujours : « que pouvaient m’apporter la compétition perpétuelle, la recherche constante de surpassement de soi ? » Il me fallait des réponses à une sorte d’antinomie apparente entre la compétition qui ne laisse pas de place à l’échec, et le plaisir du jeu. La victoire potentielle résonnait en moi comme une sorte de métaphore d’un meurtre avec un gagnant et un perdant ! Pour transcender cette réalité, j’ai donc choisi l’étude d’un art martial, dont je soupçonnais déjà des bénéfices importants avec une philosophie m’offrant de nouveaux champs d’investigation. Ces derniers ont dépassé toutes mes espérances au fil de ma pratique. Ils m’ont permis de sortir ce que j’avais dans les tripes, bien plus que la compétition. J’ai compris en effet que la victoire sur nous-mêmes est la meilleure des bases, qu’elle est accessible à tous, et qu’elle permet de se fixer indéfiniment de nouveaux objectifs."


"J’entends parfois des réflexions du style « je joue seulement pour m’amuser » comme pour s’excuser de ne pas « bien » jouer, ou si le fait d’en découdre atténue le plaisir. Qu’on ne veuille pas faire de compétition est tout à fait compréhensible, mais quelles que soient les règles du jeu, je ne connais personne qui fasse exprès de perdre ou de mal jouer. Comme le disait Eric Tabarly : « je ne connais pas de vainqueur que la victoire ait mis d'humeur chagrine. » Notre apparent désintérêt pour la compétition ou notre gout exagéré pour celle- ci traduit souvent un attachement trop grand aux fruits de nos actions. Bien souvent, prendre le résultat trop à cœur entraine malheureusement frustrations et désillusions. Une fois débarrassé de nos tensions inutiles, nous pouvons obtenir un plaisir accru à chaque activité que nous entreprenons. Notre satisfaction s’en trouve développée par notre implication plus forte, notre conscience absolue de l’action, sans préjuger du résultat. Si nous nous « contentions » de chercher le meilleur de nous-mêmes, quel que soit notre niveau, sans forcément être un champion, l’attrait pour la performance deviendrait plus élevé. Après, ce n’est qu’une question de priorité par rapport aux projets que l’on se fixe, du temps que l’on veut bien y consacrer, sans chercher d’autres alibis. C’est le goût du challenge, en concordance avec nos désirs profonds, qui est le véritable moteur de toutes nos actions. Il doit se situer entre contrainte et plaisir pour maintenir un niveau de motivation suffisant."


"La quête fallacieuse du résultat, de la victoire nous détourne quant à eux du but essentiel qui consiste à atteindre son meilleur niveau, tout simplement."

"Gagner n’est qu’un critère, qui l’emporte trop souvent sur d’autres comme partager, créer, ressentir des émotions. Une fois les objectifs fixés, l’essentiel est dans l’apprentissage progressif des compétences qui vont nous permettre de les atteindre. Quel que soit le défi à relever, il implique toujours du travail et des efforts pour utiliser au maximum les qualités que la nature nous a données."


"À mon sens, notre société n’insiste pas suffisamment sur la nécessité d’un développement harmonieux de notre corps, lui préférant l’intellect, même si certains problèmes, comme l’obésité, le mal de dos, deviennent des axes majeurs de santé publique. Tant d’autres tentations, en parallèle, nous détournent de cet enjeu primordial. Notre éducation tant physique, que mentale et émotionnelle, toutes trois étroitement liées, faciliterait la réalisation de nos aspirations. Par notre capacité à nous engager totalement, nous aurions, dans toutes les circonstances, la joie d’accéder à un plus grand espace de liberté en développant nos possibilités, en multipliant les chances de réussite, avec peut-être la victoire à la clé. Ainsi, nos contradictions disparaitraient au profit de notre intérêt grandissant. La recherche de performance pourrait alors participer au plaisir, en supprimant tout complexe. C’est une manière de réconcilier sport, loisir et études ou job professionnel, car ils ont tous le même tronc commun en réclamant de l’attention pour exploiter et développer nos facultés. Sûrement, le jeu télévisé « la tête et les jambes » a marqué mon enfance en m’incitant à me former sur les deux plans, autrement dits esprit et compétences somatiques, sources d’épanouissement personnel, car l’un va difficilement sans l’autre. Le cerveau et le corps sont des muscles, qui tous deux font preuve d’une grande souplesse pour apprendre, en suivant les mêmes processus. Ainsi, chaque discipline est complémentaire et non antagoniste comme on le considère trop souvent en opposant nos performances intellectuelles à nos qualités sportives, mais nous l’approfondirons plus tard."


"En m’initiant aux arts martiaux, j’ai donc pu dépasser mes cadres de référence, comme celui de se construire à travers cette compétition continuelle, où la victoire sur l’autre est éphémère par essence. J’ai compris que cette course acharnée nous renvoie, en fait, au manque d’estime de soi, au besoin de reconnaissance qui en découle, assouvi seulement par les succès en championnat."


Je vous invite à réfléchir à la façon dont la compétition génère des conflits quand l'amour n'est pas au centre des priorités.


Je n'ai de cesse de démontrer que c'est pourtant dans l'ouverture que naît la véritable puissance. Cette ouverture est souvent empêchée par une compétition précoce nous entraînant à devenir plus fort, mais nous éloignant de notre puissance intérieure, quand nous sommes alignés avec notre élan de vie et que les épreuves nous paraissent alors insignifiantes.


Il est temps de récupérer le pouvoir sur le direction de nos vies et remettre la compétition à sa juste place, sans quoi notre monde va en crever.


C'est en tout cas la mission que nous sommes donnés à travers la "Kaizenitude" en insufflant une meilleure respiration, car cette-dernière a l'immense pouvoir de mettre suffisamment d'espace entre les sollicitations extérieures et notre monde intérieur pour faire des choix écologiques, qui nous correspondent vraiment.

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