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Des compétences somatiques pour évoluer avec une énergie durable

Dernière mise à jour : 18 avr. 2020

Depuis l'antiquité, nous sommes enjoints par les philosophes d'établir une bonne relation avec nous-mêmes y compris avec notre corps. En effet, il nous sert d'interface avec le monde et c’est dans l’altérité que nous progressons en nous obligeant à sortir de notre zone de repli sur nous-mêmes, là où personne ne vient nous dire que nous avons tort ou raison. Il est le siège de nos pensées-émotions-comportements. Si nous avons tous un certain nombre de gènes au départ, le mimétisme et l'influence contextuelle joue aussi un rôle, comme l'épigénétique nous le démontre. Le but de développer des compétences somatiques est de jouer sur notre plasticité à évoluer. Car tout changement extérieur réclame une transition intérieure, c'est à dire un processus psychique et somatique plus ou moins long à traverser.


Avoir des compétences somatiques, c'est quoi ?

C'est d'abord ne pas être obligé de regarder sans arrêt notre montre pour vérifier notre état de forme, nos pulsations cardiaques, notre performance dans la durée. Notre montre n'a normalement pas d'autres objectifs que de nous donner l'heure pour nous permettre de nous réunir à un horaire conventionnel. Elle est utile pour fixer un rendez-vous, mais rien de plus.


Elle ne devrait pas séquencer toutes nos activités, comme nous le faisons trop souvent. Le reste du temps, nous devons savoir écouter l'énergie qui nous habite pour trouver notre rythme, notre propre séquence, qui nous permettra d'être productif sans coup de pompe.


Evidemment avoir des repères au début peut aider à se créer une discipline, mais je vois de plus en plus de conseils sur la gestion du temps où on chronomètre tout. L'individu est plus complexe que cela. Le bon repère est votre horloge interne. Avoir conscience que nous suivons des rythmes, c'est bien, savoir écouter nos rythmes propres, c'est mieux.


Posséder des compétences somatiques, c'est ensuite apprendre à étendre notre conscience corporelle dans tout notre corps de façon permanente (et pas seulement quand nous avons une douleur à un endroit précis) pour prévenir les tensions (qui sont généralement le résultat d'émotions que l'on stocke), lire tour à tour les messages de notre instinct, de notre ventre, de nos émotions, de notre coeur, de notre intuition et les distinguer (nous savons d'ailleurs désormais, par la science, que des quantités de neurones se logent aussi dans notre coeur et notre intestin).


Posséder des compétences somatiques, c'est faire preuve du savoir-être indispensable (car ce n'est pas le savoir-faire qui fait la différence), qui va nous donner la capacité d'incarner nos projets, de les amener au succès en trouvant notre pouvoir magique, notre singularité, issus de notre histoire et de notre manière d'agir, jusqu'à la caricature, comme le font tous les acteurs célèbres.


Posséder des compétences somatiques, c'est enfin obtenir un avantage plus spirituel cette fois, qui est finalement de pouvoir incarner plus authentiquement tous les principes édictés par des livres inspirants comme les accords toltèques... Car l'amour, le respect, la bienveillance, la liberté, la sécurité, la confiance sont avant tout des sentiments intérieurs, auxquels nous devons nous connecter corporellement. C'est pour moi la meilleure façon de préserver notre humanité dans un monde artificiel.



Maîtriser nos compétences somatiques revient à :


- Savoir mobiliser nos quatre sources d'énergie clés (physique, émotionnelle, mentale, et spirituelle dans le sens de notre élan de coeur, de générosité, de notre qualité d'empathie, de recherche de pureté personnelle vers des comportements écologiques satisfaisant le bien commun), pour rester le plus longtemps possible dans notre zone d'excellence,


- Savoir garder le contrôle sur nos 4 gouvernances comportementales, à savoir mentales, instinctives, émotionnelles et grégaires pour ne plus simplement leur obéir à travers nos multiples décisions inconscientes, mais conserver au contraire un plus grand libre-arbitre,


- Savoir nous placer au centre des 4 éléments qui nourrissent chaque vie, l'énergie intuitive de l'Air, l'énergie motrice du Feu, l'énergie instinctive de la Terre et l'énergie mentale de l'Eau, liés par un 5ième (comme le pouce qui unit les 4 autres doigts), l'esprit (le même que l'esprit d'équipe, que nous reconnaissons inconsciemment), la conscience de cet ensemble qu'il nous faut développer pour maintenir le tout en équilibre,


- Savoir équilibrer nos dépenses énergétiques avec un renouvellement régulier en respectant notre bio-rythme (comme nos cycles ultradiens de concentration car notre concentration sur une tâche en particuliers réclame de l'énergie et nous demande des moments de distraction, d'évacuer nos éventuelles distractions et nos émotions accablantes),


- Savoir augmenter notre capacité énergétique de la même manière systématique que les athlètes de hauts niveaux avec des temps de régénération rapide (à ce titre, la respiration bien utilisée est un excellent levier), afin de recouvrer notre concentration optimum sur l'exécution de la tâche que nous nous sommes fixés,


- Savoir créer, de façon autonome, adaptés à notre contexte, des rituels de gestion de l'énergie très spécifiques et positifs pour apporter des changements durables,


- Savoir apprendre, être plus conscients de nos comportements, de nos soft skills, de nos habiletés et vulnérabilités, de nos responsabilités, mieux les gérer avec quatre ingrédients clés : la persévérance, la passion, la pratique délibérée, et le sens au travail,


- Savoir mieux communiquer en étant plus attentifs aux conséquences de nos actes, à notre influence dans nos nombreuses interactions, en décryptant mieux nos biais cognitifs, nos conditionnements, pour moins y succomber. C'est aller de la transformation personnelle vers la transformation sociale.


Ces conseils sont issus en partie du livre co-écrit par Jim Loehr, psychologue ayant suivi des cadres de grands groupes et des athlètes de haut niveau et son associé Tony Schwartz, qui fait référence en la matière. Ils reprennent également les bases de l'anti-fragilité dont je parle dans le lien. Maîtriser toutes les compétences somatiques que je viens de décrire, va vous assurer de savoir mieux gérer les hauts et les bas de votre existence en trouvant la bonne tonicité à la fois physique, émotionnelle, mentale et spirituelle, qui vous permettra d'alterner entre lâcher ce qui doit l'être et tenir également ce qui doit l'être aussi. C'est trouver votre axe, comme je le développe ci-dessous.


Comment faire ?

C'est d'abord nous mettre à l'écoute de nos tensions que nous cumulons dans la journée et qui nous fatiguent énormément. C'est ensuite apprendre à les évacuer plus régulièrement pour ne pas attendre d'être épuisé. Savoir récupérer est essentiel avec les outils les plus efficaces (comme la cohérence cardiaque vue dans cet article ou d'autres idées exprimées dans celui-ci, permettant d'étendre également nos facultés sensorielles). C'est enfin remplacer notre état quotidien où nous passons de speed à mou, autrement dit à des moments d'excitations, de stress à d'autres moments de mollesse totale où on se dégonfle, par une tonicité physique et psychique plus grande, plus constante et plus à même de faire face aux impératifs de la journée, avec plus de clairvoyance, de vigilance.


Pour travailler notre capacité à être vigilant, à la fois calme et disponible mentalement et physiquement, il convient de travailler notre posture, notre qualité de présence, comme je le recommande dans l'article dédié à cet effet. Nous pourrons alors nous connecter à cette énergie constante, stable, qui est déjà en nous, source de créativité et de détermination. Ce n'est plus une question de simple motivation, de plaisir ou de déplaisir, car dans cet état, nous pouvons fusionner notre intention et notre attention dans le même sens, dans la joie, l'enthousiasme et l'émerveillement venant de notre Etre tout entier (Ego et Soi, alliés, chacun gardant leur place).


De cette façon, fort de vos compétences somatiques, d'une bonne attitude face aux difficultés, l'environnement délétère, la négativité que vous pouvez entendre autour de vous, n'aura plus de prise sur vous. En effet, vous aurez compris que la source de votre énergie est en vous et non plus à prendre de l'extérieur. Vous saurez la convoquer à bon escient et la protéger des nuisances que l'on subit tous continuellement dans la journée.


Cette énergie interne sera mobilisée par votre axe, quand vous l'aurez trouvé, pour pouvoir faire couler le flow (quand vous êtes dans votre zone d'excellence où converge le désir de vous accomplir à travers un défi, avec vos ressources optimales pour l'atteindre), avec le bon tonus physique et psycho-cérébral vous permettant de faire preuve à la fois de résilience, c'est à dire de capacité à endurer les épreuves, mais aussi d'anti-fragilité, c'est à dire de capacité à tirer immédiatement profit de celles-ci en considérant l'adversité et l'échec comme une bénédiction.


Quand je parle d'axe, de quoi s'agit-il ? Comment le trouver ?

Vous connaissez sûrement la phrase devenue célèbre d'oscar Wilde : « Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris. »


La plupart des gens prétendent être ce qu'ils désireraient être, mais en s'abstenant de toute discipline pour y parvenir. Par facilité ou par peur bien normale, ils préfèrent chercher à l'extérieur (parmi des livres, des recettes miracles...) sans aller fouiller en eux et s'accorder avec leurs zones d'ombre, leurs fragilités. Aussi, j'entends souvent parler d'alignement, d'être centré, mais pour beaucoup, c'est un concept très abstrait, alors qu'il doit pouvoir se vivre concrètement de l'intérieur, et pas seulement imaginé à coup de pensées positives, mais en accueillant nos imperfections au contraire et en nous lançant dans un véritable processus de transformation avec sincérité. L'avantage d'un art martial, ici, est de ne pas pouvoir nous cacher, car la sentence est immédiate : nous arrivons à réaliser l'exercice ou pas. La confrontation est un prétexte pour réaliser cet alignement à l'intérieur de soi.


C'est donc le réaliser au propre pour l'exploiter au figuré. Il faut d'abord trouver notre alignement interne comme on le préconise dans beaucoup de styles d'arts martiaux, pour vaincre nos peurs, nos résistances. Cela vient d'une rectitude entre la terre (lieu où l'on incarne les choses) et le ciel (lieu où on trouve l'inspiration), d'une extension physique de notre colonne vertébrale entre notre sacrum relâché vers le sol et le sommet de notre crâne érigé vers le haut. A partir de là, nous devons sentir véritablement croître notre conscience dans toutes les parties de notre corps, pour l'habiter entièrement dans toutes les directions (axe horizontal et vertical que nous verrons ci-dessous). Les techniques de respiration avec la visualisation sont les outils indispensables pour y arriver. En nous y exerçant, nous pourrons nous ajuster plus facilement avec ce qui nous entoure, interagir avec audace en nous sentant connecté, relié, sans avoir peur d'être déstabilisé, de perdre notre structure, notre centre.


Retenez donc que notre corps a 3 super-pouvoirs pour agir sur notre mental :


- la posture

Dans son livre et ses vidéos sur les postures de pouvoir, Amy Cuddy nous explique et décrit comment en changeant notre posture nous pouvons reprendre en main notre moral et notre psychisme. C’est à dire, qu’elle a prouvé scientifiquement (grâce à différentes expériences) qu’il est facile de modifier le psychisme grâce à la posture.


Jordan Peterson, psychologue canadien, en a même fait sa première loi pour lutter contre le chaos : par exemple, tenez vous droit, reculez légèrement vos épaules (épaules en bas et en arrière vers vos omoplates), redressez la tête (sommet de la tête dans l’axe de la colonne vertébrale avec le mention légèrement rentré comme si vous regardiez le sol à 10-20 mètres devant vous), rentrez votre bassin légèrement vers l'avant pour compenser votre cambrure lombaire et obtenir un bas du dos plus plat. Pour en augmenter l’effet, placez vos poings sur les hanche, ou en signe de victoire, les bras formant un grand V. Tenez cette position au moins 2 minutes. Comment vous sentez vous ? Normalement vous devriez être envahis d’une confiance sereine. C’est normal, puisque avec cette posture, vos sécrétions d’hormones de stress ont dû baisser et votre dopamine et sérotonine ont dû augmenter. C'est juste physiologique.


Ainsi, en modifiant votre posture vertébrale et scapulaire, vous allez changer l’image que vous avez de vous, et modifier le regard de votre entourage en embrassant une posture plus « assertive ». Bien sûr, tout cela doit être consolidé à l'intérieur pour que cela prenne véritablement vie avec le second pouvoir.


- la respiration

En maîtrisant votre respiration, vous optimiserez tout simplement votre vie. Le souffle, c'est la vie. Toutes les religions sont d'accord avec ça. La respiration est le seul moyen d'agir sur notre système nerveux central, qui gouverne notre instinct, nos hormones et nos organes vitaux. En vous entraînant à pratiquer diverses techniques de respiration, comme celles que j'enseigne, la première étant la cohérence cardiaque (cf article), vous apprendrez surtout à maîtriser vos émotions, votre stress et pourquoi pas toucherez du doigt de nombreux principes parmi ceux que j'évoque, semblant dans le giron plus spirituel (qui vient du mot spirit qui veut dire le souffle...), mais dont la science s'empare peu à peu en explorant notre conscience, qui ne résiderait pas que dans notre cerveau.


La bonne pratique de la respiration nécessite une construction dont les fondations permettront d’aller travailler en profondeur sur de nombreux aspects : la performance physique, la santé du corps, l’acuité mentale, l'hygiène psychique, la bonne gestion des émotions préalable à une bonne intelligence relationnelle, et le travail énergétique, pour ceux qui le perçoivent.


Cependant, cela prend du temps de les changer pour obtenir des bénéfices dans la durée. Il est illusoire de penser qu’en un week-end ou même une semaine, des changements profonds et surtout durables auront lieu. C’est un peu comme une séance de massage, ou vous vous sentirez bien quelques temps, mais les tensions vont vite revenir.


Pour accéder à tout cela, il nous faut entretenir un corps détendu mais pas mou, suffisamment tonique pour écouter ses murmures, qui nous disent quand nous ne sommes pas justes, quand nos comportements dissonent avec nos paroles, nos intentions, que nous sommes victimes de nos peurs. C'est toute la difficulté. C'est gagner en amplitude, en étirement, avec l'aide de notre respiration encore une fois, pour que notre énergie circule librement jusque dans le bout de nos doigts (je me rappelle cette sensation de gestes de plus en plus amples au fur à et à mesure de mes progrès au tennis qui faisait que bien que le jeu s'accélérait pour un œil novice, il devenait plus lent, plus tranquille pour moi). C'est aussi assouplir notre diaphragme pour éviter que nos tensions s'accumulent à cet endroit, notre centre émotionnel, et qu'elles aillent plutôt se perdre dans la terre. C'est relâcher nos hanches et notre psoas, autres points clés de notre corps, pour garder la mobilité sans perdre notre axe, sans nous déséquilibrer quelles que soient les perturbations que nous rencontrons. Par une respiration correcte, il est possible de rétablir une bonne structure et de gagner en ancrage. De cette façon, l'énergie va mieux circuler et notre mental mieux utilisé, en améliorant la focalisation de notre attention, la re-concentration rapide quand nécessaire et la capacité de nous dissocier de nos pensées (car non, nous ne sommes pas ce que nous pensons...). C'est enfin renforcer nos muscles profonds pour pouvoir nous mouvoir correctement et tenir une bonne posture sans forcée.


- Notre 3ième pouvoir : le mouvement

Je rappelle l’importance du mouvement dans l’apprentissage. On ne peut dissocier le corps et l'esprit, comme je le mentionne à de nombreuses reprises dans mon livre « L'art martial, une voie d'accomplissement personnel ». Plus on fait interagir le corps avec le cerveau, plus « l'apprentis-sage » sera facilité et efficace. En mathématique notamment, des chercheurs ont montré que les enfants qui comptaient avec leurs doigts étaient plus efficace cognitivement, car plus vite ils pouvaient passer au niveau mental. De même, en écrivant nos ressentis après un apprentissage ou un exercice, facilitera l'intégration des informations, car ces-dernières doivent être « in-corp-or-ées » (cf une nouvelle fois mon livre) pour pouvoir être véritablement exploitées. L'intelligence du corps est le seul moyen, à mon sens, pour changer profondément de personnalité. Pour en savoir plus, regardez cette vidéo de Karl Friston qui révolutionne ce que l'on croyait connaître du cerveau avec la prédominance du corps incontestable. Notre cognition est définitivement incarnée...



Trouver notre axe revient à nous placer également au centre de 4 pôles potentiels, qui induisent 4 qualités humaines principales, issue de la sagesse taoïste, que nous devons travailler en spirale (de manière incrémentale) : dans un axe horizontal, le mental, notre capacité de réflexion d'un côté et la capacité d'action de l'autre, et dans un axe vertical, notre capacité d'ouverture à notre intuition qui nous envoie des informations sur notre destinée et de l'autre côté, notre capacité d'écoute de notre instinct, qui nous envoie des messages pour nous protéger, pour notre survie. Si vous rencontrez un problème, et que vous n'arrivez pas à le résoudre, vous êtes sûr qu'il touche un de ces pôles, que vous n'avez pas suffisamment éveillé.


- La qualité de l'instinct est le lâcher prise (attention à sa mauvaise interprétation et gestion, car lâcher réside à lâcher ce qui doit l'être et à saisir aussi ce qui peut l'être) ; l'instinct est de l'ordre de la survie, de la tactique, des informations sensorielles. - La qualité du mental est le silence, le calme (pour que les pensées soient instantanées, pertinentes). - La qualité de l'intuition est l'empathie (dans le ressenti et la reliance aux autres) ; l'intuition est de l'ordre de l'inspiration spirituelle, de la stratégie, de l'esprit (à ne pas confondre avec le mental). - La qualité de l'action est la non-action, qu'il faut bien comprendre, c'est à dire das le sens de l'action fluide, sans tension, spontanée. Trouver l'équilibre des 4 pôles permet un épanouissement intérieur avec l'énergie du ciel et de la terre, de la réflexion et de la volonté qui débouche sur l'action.


Je l'exprime également dans mon livre à travers deux des trois symboles que j'évoque :


Extraits : « Le premier symbole, le carré, représente les quatre éléments primordiaux et constitue les fondations, le socle principal de la construction de l’individu : la terre représente la base, la solidité, mais aussi l'inertie ; l'air engendre de la hauteur, du subtil et de l'inconsistant ; l'eau amène le calme, la fluidité et de la paresse ; enfin, le feu stimule les énergies, mais parfois avec violence. Chaque élément a donc son avantage et son inconvénient. Le but est de se trouver au centre pour un équilibre parfait. Il s’agit ici de développer les sensations de « Hara » (point du ventre au dessous du nombril que nous verrons par la suite en détail) à partir duquel nous devons chercher à lier ces 4 éléments, soit en d’autres termes, l’équilibre, la sérénité, la souplesse et la détermination. Nous pouvons remarquer qu’il peut s’agir aussi des quatre points cardinaux fournissant le socle donnant notre orientation, ou l’axe à la manière d’une boussole. Si le socle n’est pas bien axé, nous sommes vite perdus, désorientés. Nous devrons donc rechercher à la fois, un équilibre extérieur et une harmonie intérieure, et les relier en permanence. Ce n’est que lorsque la sensation interne est juste, que le mouvement extérieur devient plus libre. »


« Une fois les angles arrondis, polis par notre progression, le carré devient cercle. » Il nous faut faire l'expérience du vide en son sein : « De son côté, Bruce Lee évoquait aussi le vide représenté à l’intérieur du cercle. Dans son livre Tao of Jeet Kune Do, il s’exprimait ainsi : « Le vide est ce qui se tient entre « ceci » et « cela ». Le vide inclut tout, il n’exclut rien, et n’a pas d’opposé. C’est un vide vivant parce que toute forme vient de lui et que quiconque prend conscience du vide est rempli de vie, de puissance et de l’amour de toute chose. » Il complète donc les 4 éléments de base (terre, feu, air, eau) et en assure la cohésion. Il est par essence progressif et évolutif, pour que nous soyons perméables aux idées novatrices. Etymologiquement, ce 5ième élément est bien la « quintessence » de ce qu’il y a de meilleur et de plus raffiné dans une chose ou chez quelqu’un, et traduit son élévation personnelle, sa quête initiatique. »


« Seul un axe bien construit et parfaitement aligné de nos pensées et de nos comportements nous permettra d’entamer de vrais changements et de greffer toutes les vertus, que nous désirons vraiment cultiver. En effet, il ne faut jamais oublier que seule une démarche volontaire et sincère peut offrir à chacun d’entre nous de vivre tous les aspects de l’enseignement martial. L’art, quel qu’il soit, n’est qu’un point d’appui, si nous mettons les efforts nécessaires, pour réaliser notre unité en fusionnant dans un équilibre parfait corps et esprit. Sans cette quête d’idéal, nous sommes malheureusement, à l’image de notre société, obsédés par la recherche de gains et de résultats à courts termes, livrés à nous-mêmes en oubliant tout scrupule. Il faut nous délivrer de cet état d’urgence pernicieux, de cette frénésie consumériste et médiatique, pour prendre du recul, réfléchir sur nos actes et nous laisser le temps de faire mieux. »


Vous pouvez aussi recevoir l'intégralité de l'introduction et de la conclusion directement chez vous en m'envoyant un email à ledojo33@gmail.com (je me ferais un plaisir de vous l'envoyer). Je comprends très bien que ces principes de vie peuvent laisser perplexe un certain nombre d'entre vous, mais je vous assure de leur véracité et de votre capacité à y goûter à l'intérieur de vous.

Etre en appui sur notre axe, à la fois vertical et horizontal, nous permet de répondre à ces questions fondamentales : d’où viennent nos comportements ? Comment agissons-nous ? Comment pouvons-nous nous adapter à différentes situations, émotions, environnements ?


Dans notre axe, nous sommes au centre, non de nos certitudes mais d'un cercle à 360 ° de potentiels, nous pouvons donner et recevoir dans une alternance équilibrée, au rythme de notre respiration, ne pas nous laisser envahir par le stress, les turbulences, l'incertitude, nous connecter à nos émotions pour mieux les réguler (comme je l'explique en détail dans mon livre à travers l'intelligence émotionnelle popularisée principalement par Daniel Goleman) et ne pas succomber à des dépendances affectives ou comportementales ou des problèmes relationnels liés à leurs excès, sentir les situations qui nous donnent ou nous prennent de l’énergie pour faire les bons choix, et conserver notre agilité à répondre aux contraintes venues de l’extérieur.


Car être agile revient à faire preuve de conscience de soi, donc de compétences somatiques. C'est la clé !


Comme nous l'avons vu, cette compétence se développe par une perception de soi-même, une qualité de présence dans l’instant que nous sommes en train de vivre. Cette perception de soi s’acquiert en élargissant notre champ de perception à nos ressentis, grâce à nos sens internes. Ainsi, être en conscience de soi c’est « percevoir où je suis, ce que je fais et comment je suis ».

Naturellement, automatiquement, nous avons l’habitude de nous focaliser (nous concentrer) vers l’extérieur de nous-mêmes, sur la tâche que nous réalisons, la personne qui nous parle… Cette focalisation est utile, elle permet de rester dans « l'at-tention » (à bien lire en 2 mots car il s'agit de trouver la bonne tension) pour être réactif aux stimulations sensorielles qui nous arrivent. Cependant, il nous est nécessaire de développer une vigilance plus globale, dans un mouvement également intérieur, notamment lors d’une prise de décision importante.


C'est encore une fois en restant dans notre axe, mais cette fois horizontal, c'est à dire, à la fois dans une conscience interne et une bonne « at-tention » externe (la juste tension, tonique), que nous pouvons vivre ici et maintenant, dans notre vie présente. Nous remémorer le passé ou anticiper le futur n’est pas « être », mais « faire » quelque chose. La plupart du temps, nous agissons machinalement (en fonction de codes sociaux, d'habitudes apprises...), souvent sans nous en rendre compte (comme conduire par exemple tout en pensant à autre chose). Notre mental nous emmène soit dans le futur (anticipation, prévisions etc.), soit ailleurs (rêverie, imagination etc.), soit dans le passé (souvenirs, ruminations, regrets etc.) et nous ne vivons pas pleinement le présent… Cela paraît fou, mais pas loin de 95 % de nos actes sont conditionnés et nous pouvons vivre des années sans nous rendre compte de l'espace de liberté plus grand à notre portée, à cause notamment de « l'impuissance apprise » mise en lumière par le psychologue Martin Seligman. J'ai pour vous, une question : quand pour la dernière fois êtes vous sorti.e de votre zone de confort, je veux parler d'expériences intérieures mettant en exergue vos vulnérabilités ? Imaginez la vie que vous auriez si vous modifiez vos processus mentaux avec assurance pour vous ériger vers ce qui vous inspire.


Voici un autre extrait de mon livre : « Alors que nous nous laissons sans cesse influencés, que nous nous enfermons facilement dans des certitudes fixées par la somme de nos conditionnements sociaux, familiaux, et culturels, il est urgent de désapprendre ce que nous prenons pour vrai (y compris ce que nous croyons comme « naturel » car ancré dans notre personnalité), afin de reprendre le pouvoir sur nos comportements. C’est à ce prix que nous pouvons nous laisser la chance de découvrir de nouvelles perspectives, des nuances dans nos jugements, et retrouver notre réelle spontanéité naturelle avec un plus grand discernement. Pour citer Milton Erickson, brillant thérapeute américain, « ce n’est pas ce que nous ne savons pas qui nous handicape, mais ce que nous savons et qui est faux », sans oublier que « nos croyances nous conduisent souvent à attirer les expériences qui les confirment ». »


Milton Erickson serait-il un précurseur de l'anti-fragilité avec la leçon numéro 3... ?

Je vous propose l'exercice suivant pour sortir de vos schémas répétitifs, pratiquer cette qualité de présence requise, laisser votre mental dans ses considérations (outre les conseils délivrés dans l'article en lien) et donner une plus grande marge de manoeuvre à votre libre-arbitre, qui peut faire toute la différence : posez-vous à certains moments à intervalles irréguliers, et dans l’instant même, ressentez votre corps (des pieds jusqu’à la tête, en remarquant les tensions éventuelles présentes plus que nécessaires dans votre nuque ou ailleurs), ressentez les émotions qui vous viennent, pointez les endroits dans votre corps où elles s'expriment et mettez vous en mouvement pour ne pas qu'elles s’agrègent, en détendant tout votre corps tout en cherchant à étirer votre colonne vertébrale.


« L'Homme ne peut jamais se changer lui-même tant qu'il ne comprend pas qui il est. » Antoine Tchekhov


C'est l'une des plus vieilles lois du monde. C'est le début de toute connaissance en restant un éternel apprenti (c'est pourquoi j'ai appelé mon dojo « ShoShin-Do », la « Voie de l'esprit du débutant »). Prendre du recul sur les processus que vous entretenez inconsciemment, retrouver votre agilité personnelle va enclencher un esprit d’ouverture et de découverte, de curiosité plus grand, vers un sentiment plus durable de bien-être.


Ce n'est qu'à ces conditions que nous ne vivrons pas l'extérieur comme agressif, nous permettant des relations également plus fluides avec notre environnement, que ce soit avec notre entourage, nos partenaires ou associés, dans le cadre de projets collectifs ou de notre management si nous gérons des équipes.


Etre dans notre axe, c'est sortir du dualisme séparateur ?

Ce qui est dur, est « d'alchimiser » à la fois notre nécessité de nous « verticaliser », de nous unir, mais aussi de bien prendre en compte notre « horizontalité » qui nous plonge dans la dualité matérielle avec ses lois, ses paradoxes, ses alternances cycliques, car nous sommes autant auteur, acteur que citoyen du monde.


Fort de la conscience de notre interdépendance, nous pourrons chercher davantage à converger collectivement, plutôt qu’à imposer en restant dans une approche séparatiste (dans notre axe horizontal à l'excès), « J’ai raison, tu as tort ». Il nous faut sortir de l'opposition, comme les arts martiaux nous l'enseigne (pour ceux qui veulent l'entendre), pour ne pas créer de résistances inutiles (insatisfactions, frustrations etc). Il nous faut plutôt chercher à accueillir, épouser ce qui vient, à accepter l'incertitude, le chaos inexorable pour retrouver notre pouvoir d'agir, instaurer un nouvel ordre avec le plus de choix possibles.

Converger collectivement, c’est d’abord converger intérieurement et retrouver une unité intérieure pour ne pas être tiraillé, de pas affecter nos relations humaines et choisir le comportement le plus adapté, avec suffisamment d'autorité pour poser nos limites et de bienveillance pour que la confrontation soit constructive en sortant des jeux de pouvoir traditionnels.


Agir de façon convergente, c’est : – Clarifier notre idée, notre intention ou son projet : poser le cadre sans zone d’ombre, sans laisser des irritants non résolus… – Être en adhésion émotionnelle avec cette idée, cette intention ou ce projet : sans cacher ses doutes, ses incertitudes, son enthousiasme… tout en les canalisant. Voir dans chaque apport d’idée ou conseils de l’un ou l’autre, ce qui enrichit l’idée première, la résolution d’un problème, la réalisation d’un projet… Ainsi, on obtient plusieurs apports qui se complètent, se nuancent les uns les autres et enrichissent la vision commune.

- Nous assurer de la mobilisation complète de chacun avec un sentiment positif pour la mise en œuvre de ces idées : c'est avoir un plan d'action précis avec des feedbacks continus et réguliers…


Converger, nous aligner chacun dans notre axe, c'est finalement Intégrer le changement comme une opportunité individuelle et collective où chacun pourra contribuer en mettant ses forces à disposition pour le bien commun.

Quand le changement est vécu douloureusement, avec tension, c’est que nous sommes « attachés » à la situation précédente. Nous cherchons à contrôler l’événement extérieur, alors que ne pouvons agir que sur notre perception de celui-ci. Ainsi chaque fois qu’un aléa survient, comme un changement technologique, réglementaire, environnemental, sociologique etc., la proposition est de le considérer comme une opportunité de développement individuel et collectif en restant connecté à notre axe, cette fois plus figuratif en l'occurrence ici, représenté par le sens que nous comptons donner à notre vie, en puisant dans nos valeurs et en marchant sur nos paroles pour trouver cette alchimie entre la nécessité de nous verticaliser, de vivre l'instant présent, dans l'Amour et avancer en même temps dans notre horizontalité, dans un avenir auquel on se consacre, en reconnaissant nos limites, nos zones d'ombre.

Cela revient à mettre de la souplesse en nous, de l'adaptation constante, de l'ouverture à l’apprentissage de nouveaux modes de fonctionnement, et à l'invention d'une vision nouvelle et créative, celle-là même que la routine entrave. C'est avoir accès à cette fameuse « Stratégie Océan Bleu », qui nous vient du livre écrit par W. Chan Kim et Renée Mauborgne, nous interpellant à sortir du cadre habituel. C'est ensuite y voir plus clair dans nos objectifs, nos priorités pour ne pas nous perdre en chemin et nous assurer d'une énergie débordante, avec persévérance, détermination et discipline, sans vivre cette-dernière comme une contrainte, mais de manière libératrice.


Selon Wang Yangming, célèbre philosophe chinois du XVe siècle le mécanisme de la décision est le suivant : « Ce qui commande au corps, c'est l'esprit. Ce qui émane de l'esprit, c'est l'intention. Ce qui constitue originellement l'intention, c'est l'aptitude à connaître. » N'oubliez pas que si le corps est le réceptacle de notre curiosité, il est aussi notre meilleur feedback pour notre esprit.


Etre axé, et mieux écouter nos ressentis, c'est finalement mieux nous connaître, trouver notre œil du cyclone, rentrer au coeur de notre identité, notre « Ikigaï », concept venant du Japon, quand nous sommes à la croisée de 4 éléments dans lesquels nous nous investissons : c’est la recherche de l’équilibre entre ce que l’on aime défendre (nos valeurs, nos passions), ce dans quoi nous sommes bons (nos talents), ce pourquoi nous pouvons être payés (notre profession) et ce dont le monde a besoin (notre vocation). C'est trouver notre zone d'excellence, ce qui nous rend unique, notre « raison d'être » individuelle et collective pour être épanoui au travail et dans notre vie. N'oubliez pas que le plaisir, celui qui dure dans le temps, est dans vos tripes.


Conclusion

Contrairement aux idées reçues, notre corps n'est pas qu'une batterie que nous devons décharger pour mieux repartir, même s'il nous faut respecter néanmoins un certain nombre de cycles dont les cycles ultradiens. Notre corps a naturellement une énergie en lui qui nous prédispose à être productif. Il est taillé pour tenir un effort prolongé si nous restons dans l'efficience de nos mouvements. Ce qui nous freine, c'est surtout la manière dont nous nous en servons, d'où l'importance de développer nos compétences somatiques, pour enlever toute force inutile comme je le préconise dans cet article sur l'anti-fragilité (toujours dans la leçon numéro 3).


C'est en décryptant mieux votre langage non verbal, en ouvrant la fenêtre de votre âme, que vous pourrez également mieux décrypter celle des autres, percer leur masque, lire notamment leur niveau de franchise, leur insécurité, leur assurance, les pardonner plus facilement en sachant combien c'est aussi difficile pour eux de distinguer la part de leur Ego, faire de meilleurs choix dans la confiance que vous leur confiez et ne pas vous sentir manipulé, influencé malgré vous, en étant éveillé à vos propres conditionnements, à vos divers biais cognitifs comme les leurs. Etre axé via vos compétences somatiques, c'est finalement avoir une vie plus libre, moins freinée par vos tensions, (je vous donne en cadeau un exercice à faire à la fin de mon article sur les émotions pour les évacuer), avec plus d'efficience magnétique, en vous plaçant au centre de la croix, au cœur de votre potentialité.


Trouver votre zone d'excellence et savoir l'étendre ne s'improvise pas. J'ai bien conscience que vous ne pourrez pas mettre en place tout cela du jour au lendemain et le meilleur moyen pour y parvenir est de vous faire aider pour gagner du temps, moins galérer en commettant des erreurs de trajectoire. Dans tous les cas, prendre conscience des messages de votre corps et ne pas succomber à vos modes mentaux traditionnels réclame d'adopter une stratégie de petits pas avec des feedbacks réguliers. Cependant, une fois développées ces compétences, vous pourrez faire preuve de davantage de leadership dans votre vie, de flexibilité, de créativité, de générosité pour l'entraide et de courage pour agir, contribuer à votre tour à un monde meilleur, en vous exprimant avec davantage de naturel et d'authenticité.


Cela vous amènera à une vie plus équilibrée et alignée pour n'avoir aucun regret.


Pour tester la pertinence de mes outils, j'ai conçu un pack de 5 heures vous permettant de découvrir tous les principes dont je parle, et que vous puissiez les vivre. Je vous proposerais notamment des exercices de « musculation de l'attention », et des exercices d'observation du fonctionnement de votre esprit.


Vous partagez notre analyse ?

Mais…

- Vous ne savez pas comment vous y prendre ou vous voulez être sûr d'utiliser la bonne manière ?

- Vous ne disposez pas encore des ressources nécessaires ou vous voulez être sûr que vous avez les capacités suffisantes pour y arriver ?

- Vous n'arrivez pas à estimer les bons objectifs, à interpréter divers messages somatiques ou vous vous voulez être sûr de vos décisions et de votre plan d'action ? Alors, nous vous disons à toute de suite pour un premier rendez-vous gratuit à votre convenance sans obligation en suivant ce lien : contact

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